Chimère et yakul
"Ashitaka soulage sa blessure démoniaque" est la première des six tapisseries de la série de tentures "L’Imaginaire de Hayao Miyazaki en tapisserie d’Aubusson", née d’un partenariat entre la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson et le Studio Ghibli. Cette œuvre en laine est réalisée entièrement à la main selon les savoir-faire ancestraux d’Aubusson. Elle transpose un arrêt sur image du film d'animation "Princesse Mononoké", qui symbolise la résistance de la forêt primaire et de sa faune, attaquées par l'homme. Fruit de onze mois de tissage, cette tapisserie impressionne par la finesse de ses détails et la profondeur de sa composition.
Dans une forêt majestueuse, baignée de rayons de soleil, Ashitaka soigne sa blessure, accompagné de son fidèle Yakul. Les troncs massifs, la mousse sur les rochers et les jeux de lumière traduisent la puissance et la sérénité de la nature chère à Miyazaki. Symbole de la rencontre entre une tradition séculaire inscrite au patrimoine de l’UNESCO et l’imaginaire du cinéma d’animation, cette tapisserie ouvre une fenêtre sur un monde où l’homme et la nature cohabitent dans une harmonie fragile.

Cette chimère ornait le pignon sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Conçue par Viollet-le-Duc et réalisée par un sculpteur anonyme, elle s’inscrit dans le grand bestiaire fantastique imaginé par l’architecte lors de la restauration de la cathédrale au milieu du XIXᵉ siècle. Inspirées de la mythologie antique et médiévale, ces figures allégoriques — chimères, stryges, basilics ou encore cerbères — illustrent le goût de l’époque pour un Moyen Âge idéalisé et symbolique.
Elle fut installée entre 1860 et 1861, lors de la reconstruction complète du pignon sud. Gravement endommagée par l’incendie de 2019, elle a été déposée en 2023, lorsque les architectes ont décidé de reconstruire à nouveau le pignon, fortement fragilisé. Avant d’être remplacée par une copie fidèle, elle a servi de modèle aux sculpteurs, après avoir été consolidée au plâtre.